Crise de l’eau

Une crise de l’eau se traduit par une situation de non-accès à une source d’eau potable.
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Crise de l’eau

Une crise de l’eau se traduit par une situation de non-accès à une source d’eau potable.
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SAVOIR

Qu’est-ce qu’une crise de l’eau ?

L’île de Saint-Barthélemy est dépourvue de ressources naturelles en eau douce, elle dépend principalement du dessalement de l’eau de mer pour son approvisionnement en eau potable.

Les départements français d’outre-mer tels que la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ont régulièrement connu des pénuries d’eau potable. Ces régions restent vulnérables, d’autant que les scénarios climatiques futurs prévoient des épisodes de  sécheresse de plus en plus longs sur ces régions, nécessitant une vigilance continue pour assurer un approvisionnement en eau potable stable et suffisant.

3 causes d'une baisse de la production en eau potable

Les épisodes de forte houle

Les épisodes de forte houle, notamment en provenance de l’ouest, provoquent l’ensablement et l’encrassement des systèmes de captage d’eau de mer des usines de dessalement. Par exemple, en septembre 2023, l’usine de production d’eau potable de Public a dû être arrêtée en raison de l’invasion de sargasses et de la forte houle, empêchant le bon fonctionnement des capteurs d’eau de mer.

La consommation excessive

La consommation excessive d’eau, en particulier pendant les périodes touristiques, dépasse souvent la capacité de production des usines de dessalement. En mars 2023, la consommation a atteint près de 300 m³ par heure, alors que la capacité maximale de production est de 190 m³ par heure. Cette surconsommation entraîne des coupures d’eau prolongées dans plusieurs quartiers.

Les défaillances mécaniques

Des défaillances mécaniques au sein des installations de production d’eau peuvent réduire la capacité de production. En mars 2023, des casses sur les équipements de la SIDEM ont limité l’approvisionnement en eau, contraignant la SAUR à restreindre la distribution à certains quartiers prioritaires.

En cas d'interruptions majeures, prioriser l'usage domestiques de l'eau

Lors des interruptions majeures de la production d’eau, la Collectivité de Saint-Barthélemy a instauré des mesures de restriction, telles que l’interdiction du remplissage des piscines, du lavage des véhicules non essentiels et de l’arrosage des jardins. Ces mesures visent à prioriser l’usage domestique de l’eau. des points de distribution d’eau potable ont été mis en place pour les résidents. Par exemple, en mars 2023, la Collectivité a distribué jusqu’à 100 litres d’eau par personne sur le parking de l’hôtel de la Collectivité à Gustavia.

Les mesures de restrictions en cas d'épisode de pénurie d'eau potable

En juin 2024, l’usine de production d’eau potable de la Sidem à Public a fonctionné en dessous de sa capacité normale en raison d’une panne sur une unité mobile temporaire. La production était de 150 m³ par heure, insuffisante pour répondre à la consommation de l’île, entraînant des pénuries, notamment à Dévet, Vitet et aux extrémités du réseau.

A

Production et distribution de l'eau potable

Société SIDEM

L’usine de dessalement de Saint‑Barthélemy, gérée par la société SIDEM (filiale de Veolia), a vu le jour dès 1972 avec une capacité initiale modeste (50 L/j) et s’est considérablement développée pour répondre aux besoins croissants de l’île. Elle combine deux technologies : l’évaporation sous vide avec thermocompression (notamment alimentée à 40 % par la vapeur de l’incinérateur de déchets) et l’osmose inverse récente. En février 2025, une nouvelle unité « Barrel » d’osmose inverse a été inaugurée, apportant une capacité additionnelle de 3 000 à 4 700 m³/j par rapport aux 4 200 m³/j existants, tout en réduisant la consommation d’énergie de 0,05 kWh/m³. Cette infrastructure est cruciale pour garantir la résilience de l’approvisionnement en eau potable sur une île à ressources naturelles limitées.

Société SAUR

La société SAUR (Société d’Aménagement Urbain et Rural) assure la distribution de l’eau potable sur l’île de Saint-Barthélemy, dans le cadre d’une délégation de service public. Présente depuis plusieurs années sur le territoire, SAUR gère l’exploitation, l’entretien et la maintenance du réseau de distribution ainsi que les relations avec les usagers. Elle intervient également sur les équipements de production d’eau potable, principalement issus du dessalement de l’eau de mer, ressource essentielle dans ce territoire insulaire dépourvu de réserves naturelles d’eau douce. SAUR veille à garantir la qualité de l’eau distribuée, conformément aux normes sanitaires en vigueur, tout en assurant un service de proximité et une réactivité adaptée aux contraintes géographiques et climatiques de l’île.

ANTICIPER

S’informer sur le risque de crise de l’eau

Une crise de l’eau se traduit par une situation de non-accès à une source d’eau potable. Dans le cas de l’approvisionnement en eau, les systèmes d’interdépendance sont particulièrement complexes. De manière plus générale, l’approvisionnement en eau potable de la population d’une ville représente un enjeu majeur pour le fonctionnement de cette dernière. La perte du système d’approvisionnement en eau pourra en effet provoquer des problèmes sur d’autres éléments de fonctionnement urbain – comme sur le système de santé – pouvant à leur tour engendrer des crises, ou du moins de graves perturbations. C’est pourquoi on qualifie souvent les réseaux d’eau potable d’ »infrastructures critiques ».
La crise de l’eau à Saint-Barthélemy signifie l’utilisation des citernes privées quand la collectivité n’a plus la capacité d’assurer la distribution de l’eau.

FOCUS sur :

Après le passage de l’ouragan Irma en 2017, un peu moins de 40 000 personnes sur la partie française de l’île de Saint-Martin ont été privées d’eau potable.

L’unité mobile de dessalement « Aquamove » acheminée par Veolia qui a permis de commencer à rétablir la distribution d’eau dans les foyers après le passage de l’ouragan Irma en 2017. 

Moins d’un mois après la catastrophe, le réseau de distribution était remis en eau.

L’usine de dessalement de l’île fut gravement endommagée par l’ouragan. Il faudra attendre le 2 novembre 2017 pour couvrir les besoins quotidiens en eau de la population. Jusqu’alors, la distribution d’eau en bouteille a constitué la seule source d’eau potable.

L’usine de dessalement sur l’île de Saint-Martin en 2019

FAIRE FACE

Avoir les bons geste : avant, pendant, après

AVANT

Je me prépare

• Je nettoie périodiquement la citerne de mon habitation :
maintenir en bon état la pompe et le système de filtration
• Je vérifie l’état des gouttières
• Je maintiens à jour un stock d’eau potable (à minima 10 litres par personnes)
• Je me tiens informé·e des coupures d’eau « saisonnières » programmées sur le réseau (travaux, arrêt de production…)

PENDANT

J'ai les bons réflexes

• Je respecte les arrêtés en vigueur en matière d’utilisation de l’eau
• J’évite le gaspillage et je rationne les ressources
• J’utilise l’eau uniquement pour les besoins essentiels
• Je m’informe sur la durée des coupures et sur l’évolution des
remises en service temporaires éventuelles

APRES

Je reste vigilant·e

• Je me renseigne sur la qualité de l’eau et des éventuelles restrictions
• Je remettre à niveau mes réserves d’eau
• Je me renseigne sur la pérennité du service et du retour à la normal

ECHANGER

Que s’est-il passé sur l’île de Saint-Barthélemy ?

Archives du Journal de Saint-Barth sur les trois dernières années

Les coupures d'eau

Production perturbée, surconsommation, plus une goutte d’eau dans les tuyaux

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Trafic aérien et production d’eau à l’arrêt, les conséquences du passage de l’ouragan Lee

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